Pour les gens qui veulent d’abord manipuler, toucher les concepts concrètement avant de chercher à les conceptualiser voici deux endroits où vous pouvez faire des travaux pratiques GRATUITEMENT :
Le site d’Anders Brownworth et notamment ses démos vidéos et pratiques (il faut cliquer sur les onglets Hash, Block puis Blockchain dans cet ordre).
Le site de MetaMask à installer comme extension (plugin) Chrome (idéalement installez le navigateur Brave) et ensuite sélectionnez le testnet Sepolia puis récupérez des fonds virtuels sur Google Cloud Web3 (je vous expliquerai toutes les procédures plus tard dans cet article).
Pour les gens patients, ne vous inquiétez pas on va prendre notre temps.
Une dernière chose, pour les gens qui veulent savoir concrètement ce qu’on peut acheter avec bitcoin et les crypto-monnaies voici quelques exemples :
Mais pour le moment, rangez votre argent, restez prudent.
Il vaut mieux se former avant d’acheter ou de faire quoique ce soit avec votre argent.
Pourquoi 2024 sera probablement l’année l’adoption massive de cette technologie ?
Qu’on l’aime ou pas, Donald Trump sait comment capter l’attention.
Et que ça vous plaise ou non… ça lui rapporte du pognon… un pognon de dingue comme dirait l’autre !
En effet, au cas où vous n’auriez pas remarqué, nous vivons dans l’ère de la captologie.
YouTube, TikTok, Snapchat, Instagram et consort cherchent à tout prix à capter votre attention parce que c’est avec ça qu’ils font du pognon !
Donald Trump, qui était hostile au Bitcoin (“based on thin air” : basé sur du vent en français dans le texte) est désormais un fervent défenseur de cet or numérique.
Que ça soit par conviction ou par opportunisme politique n’est pas la question.
Il a réussi à mettre l’attention sur cette question afin d’en faire un thème de campagne.
Un thème de campagne qui fera date puisque ça sera la première élection présidentielle qui abordera frontalement cette question.
Pour information, la majorité des mineurs de Bitcoin sont aux USA (notamment au Texas pour des questions de productions électriques).
Rassurez-vous je reviendrai sur ces questions plus en détail.
En attendant, si ce n’est pas déjà fait, merci de vous abonner et de partager cet article.
Revenons aux fondamentaux
Avant de parler de Bitcoin, il serait peut-être intéressant de savoir d’où vient l’argent et qu’est-ce que l’argent.
Vous ne le savez peut-être pas mais le dollar, l’euro et toutes les devises fiat en circulation sont déjà virtuelles…
Mais commençons par le commencement.
Si vous voulez une ressource fiable je vous recommande le livre de David Graeber Dette 5000 ans d’histoire qui rentre profondément dans les détails.
Le chapitre 2 est intitulé Le mythe du troc… ce qui a le mérite d’être clair !
Quelle est la différence entre une simple obligation, le sentiment d’être tenu de se comporter d’une certaine façon ou même de devoir quelque chose à quelqu’un, et une dette au sens strict du terme ? La réponse est facile : la monnaie. La différence entre une dette et une obligation, c’est qu’une dette est quantifiable avec précision. Ce qui nécessite la monnaie.
Ce n’est pas seulement que la monnaie rend possible la dette : la monnaie et la dette entrent en scène exactement au même moment. Certains des tout premiers documents écrits qui nous sont parvenus sont des tablettes mésopotamiennes qui enregistrent des crédits et des débits, des rations distribuées par les temples, des fermages dus pour la location des terres des temples : chacune de ces valeurs est spécifiée très exactement en grains et en argent métal. Et certaines des toutes premières oeuvres de philosophie morale sont des réflexions sur ce que veut dire imaginer la moralité comme une dette — c’est-à-dire en termes monétaires.
L’histoire de la dette est donc nécessairement une histoire de la monnaie. Le moyen le plus simple de comprendre le rôle qu’a joué la dette dans la société humaine est de suivre les formes prises par la monnaie et les usages qu’on en a faits au fil des siècles — ainsi que les inévitables controverses sur le sens de tout cela. Mais il s’agit nécessairement d’une histoire très différente de celle qui nous est familière. Quand les économistes, par exemple, parlent des origines de la monnaie, la dette leur vient toujours à l’esprit tardivement.
[…]L’existence du crédit et de la dette a toujours été une sorte de scandale pour les économistes, car il est pratiquement impossible de faire comme si les prêteurs et les emprunteurs avaient des motivations purement économiques […] ; il leur paraît donc important de commencer l’histoire dans un monde imaginaire où le crédit et la dette ont été entièrement effacés.
[…]
Avant de recourir aux outils de l’anthropologie pour reconstruire la véritable histoire de la monnaie, nous devons comprendre ce qui ne va pas dans le récit traditionnel.
Les économistes distinguent en général trois fonctions de la monnaie : c’est un moyen d’échange, une unité de compte et un moyen de stocker de la valeur.
Tous les manuels d’économie suggèrent que sa fonction initiale est la première.
[…]
C’est en racontant cette histoire, en cette année cruciale que fut 1776, qu’Adam Smith, professeur de philosophie morale à l’université de Glasgow, a créé la discipline.
[…]
Aristote s’était déjà livré à des spéculations vaguement semblables dans son traité sur la politique. Au départ, suggérait-il, les familles devaient produire tout ce dont elles avaient besoin pour elles-mêmes. Peu à peu, certaines se sont probablement spécialisées : les unes ont cultivé du blé, d’autres ont fait du vin, et elles ont échangé l’un contre l’autre. La monnaie a dû naître de ce processus, supposait Aristote. Mais il n’a jamais dit clairement comment — pas plus que les scolastiques médiévaux qui, à l’occasion, répéteraient ses propos.
[…]
Adam Smith, en revanche, était bien décidé à renverser la théorie admise à son époque. Il voulait surtout combattre une idée : celle qui faisait de la monnaie une création de l’Etat.
[…]
Smith a enrichi ce raisonnement en soulignant que la propriété, la monnaie et les marchés non seulement ont préexisté aux institutions politiques, mais sont les fondements mêmes de la société humaine.
[…]
Smith devait raisonner ainsi pour pouvoir soutenir que la science économique constitue un champ spécifique du savoir humain, doté de principes et de lois qui lui sont propres — autrement dit, qu’elle est différente de l’éthique ou de la politique.
Le raisonnement d’Adam Smith vaut d’être exposé en détail, car il est bien, comme je le dis, le grand mythe fondateur de l’économie en tant que discipline.
[…]
Donc, cette histoire est partout. C’est le mythe fondateur de notre système de relations économiques. Elle s’est ancrée si profondément dans le sens commun, même en des lieux comme Madagascar, que la plupart des habitants de la planète seraient incapables d’imaginer une autre explication possible pour la création de la monnaie.
Le problème est qu’il n’y a aucune preuve que les choses se soient passées de cette façon, et qu’une montagne de preuves suggère qu’elles ne se sont pas passées de cette façon.
Cela fait maintenant des siècles que les explorateurs essaient de découvrir le fabuleux pays du troc. Aucun n’y a réussi.
[…]
L’ouvrage d’anthropologie définitif sur le troc, rédigé par Caroline Humphrey de Cambridge, pourrait difficilement être plus tranchant dans ses conclusions : “C’est bien simple : aucun exemple d’économie de troc n’a jamais été décrit (…)”
Désolé pour cette longue citation mais le mythe du troc a la vie très dure.
Il est constamment, perpétuellement, systématiquement radoté encore et encore partout y compris parmi ceux qui tentent de vulgariser Bitcoin et les crypto-monnaies avec par exemples les ouvrages :
Pour le premier, je ne l’ai pas encore fini, mais le second si.
Il s’agit d’une bande dessinée très bien illustrée et accessible à tous bien que certains choix (idéologiques) arbitraires risquent d’orienter votre vision.
Le narrateur a tout de même l’honnêteté intellectuelle de reconnaître à la fin du livre qu’il ne croit pas en Bitcoin.
C’est donc aussi pour cette raison que j’ai insisté pour vous faire connaître le point de vue de David Graeber qui est tout de même à l’opposé du discours dominant rabâché partout comme une vérité économique absolue.
Bien que le travail de David Graeber soit éminemment respectable et important, comme tout humain, il ne détient pas le monopole de la vérité pour autant.
De manière générale, il est toujours utile de s’entraîner à penser contre, c’est-à-dire à observer et analyse des thèses contradictoires afin de modérer l’adhérence ou l’enthousiasme qu’une façon de voir pourrait entraîner.
Si tout le monde pense pareil ça veut souvent dire que le raisonnement est trop simpliste ou incomplet.
Nathalie Smolenski est une autre anthropologue qui s’est personnellement investie dans l’analyse du système Bitcoin comme phénomène social et propose une alternative ou plutôt un compromis pour résoudre le débat Graeber-Szabo (Nick Szabo est l’un des pionniers des crypto-monnaies et certains pensent que c’est lui qui a créé Bitcoin).
Cette vidéo de 25 minutes est très intéressante pour mieux comprendre pourquoi la question de l’argent est forcément plus complexe qu’on ne le pense et surtout qu’elle concerne à la fois la vision de l’Etat vers ses citoyens et celle plus libertaire des individus libres entre eux.
Petit bilan
L’argent existe depuis longtemps, que ça soit sous la forme de dettes ou d’échanges plus spontanés.
Dans tous les cas, celui que vous utilisez quotidiennement est avant tout un concept qu’il est très important de bien garder en tête.
Bien que la finalité puisse être d’acquérir des biens ou des services cela reste tout de même un étalon de mesure donc un concept abstrait, une convention sociale (les billets et les pièces de monnaie représentent moins de 5% de la masse monétaire donc les monnaies fiat sont déjà virtuelles).
Qui dit convention sociale, dit que vous devriez avoir votre mot à dire ou au moins pouvoir prendre le temps d’y réfléchir.
Et Bitcoin dans tout ça ?
Très honnêtement je ne pensais pas avoir à écrire autant dans l’introduction mais je dois avouer que je n’avais pas vraiment creusé le débat Graeber-Szabo avant d’écrire cet article.
Et que la découverte de Nathalie Smolenski m’a bien surpris et influencé mon esprit.
L’approche anthropologique de Graeber me paraissait initialement supérieure mais Nathalie Smolenski a su me convaincre de mettre de l’eau dans mon vin en tempérant ma vision.
Finalement, Bitcoin est probablement également une illustration de ce subtil équilibre entre une autorité (ici celle de l’algorithme) dirigeante et des prises d’initiative individuelle (le code source est ouvert et vous pouvez apprendre à l’utiliser).
Quoiqu’il en soit, afin de rendre les choses concrètes je vous invite à suivre ce tutoriel express (je détaillerai dans le prochain article).
Regardez la vidéo de 3Blue1Brown elle dure moins de 26 minutes.
Allez sur le site d’Anders Brownworth et notamment consultez ses démos vidéos et pratiquez en même temps en cliquant sur les onglets Hash, Block puis Blockchain dans cet ordre.
Allez sur le site de MetaMask et installez l’extension (plugin) Chrome (idéalement installez le navigateur Brave) et ensuite cliquez sur sélectionnez le testnet Sepolia puis récupérez des fonds virtuels sur Google Cloud Web3 (je vous expliquerai toutes les procédures plus tard dans cet article).
Pour MetaMask vous avez besoin d’explications complémentaires :
Pour l’instant vous allez uniquement faire “mumuse” avec du faux argent donc choisissez un nom du type “MetaMask mumuse” ou “MetaMask test”.
Une fois que vous l’avez installé suivez les instructions avec les 12 mots à mémoriser, écrivez-les sur du papier en indiquant qu’il s’agit d’un compte de test (pour le vrai compte il faudra faire très attention mais on en parlera dans une prochaine occasion).
Agrafez l’onglet avec la tête de renard de sorte qu’il soit accessible simplement depuis la barre de votre navigateur (Chrome ou Brave)
Cliquez sur la tête du renard pour ouvrir votre portefeuille puis cliquez sur les 3 petits points verticaux sur la droite et sélectionnez View on explorer ce qui vous permettra de le voir en grand.
Cliquez sur le bouton central Account 1 et créez-en un second (il servira à faire les fausses transactions d’un compte à l’autre).
Cliquez à gauche sur le bouton Ethereum Mainnet puis activez les réseaux de tests et sélectionnez Sepolia.
Pour récupérez des fonds virtuels sur Google Cloud Web3 vous devez copier l’adresse située sous le nom du compte (il y a le bouton pour copier) et la coller dans la barre du robinet Sepolia (Ethereum Sepolia Faucet)
Dites-moi si vous voulez un tutoriel vidéo pour compléter.
Conclusion
Vous avez appris que l’argent a au moins 5 000 ans et que c’est un concept probablement aussi ancien que celui de l’écriture.
Par conséquent il y a des débats houleux quant à ses définitions et usages.
Vous avez également appris qu’il s’agit avant tout d’une convention sociale.
Aujourd’hui avec la technologie, Bitcoin est en train de soulever de nouveaux débats précisément parce qu’il propose de nouvelles conventions et de nouveaux usages.
Essayez de tester les travaux pratiques que je vous ai donné à faire et nous rentrerons plus en détails dans le prochain article.
Si vous avez appris quelque chose alors ça m’aiderait beaucoup que vous vous abonniez et partagiez cet article autour de vous parce qu’une convention sociale aussi utilisée doit être connue et débattue par le plus grand nombre.
Merci pour votre attention.

